Conversations volées

AO : J'en tremble… Rien que d'y penser... Si c'était vrai tout ça. Tout ce qu'on vient de dire, toutes les bêtises. Y'a forcément un quai de gare quelque part, avec de la brume... Un endroit où on ne se verra qu'au dernier moment, où il n'y aura personne d'autre, où nos yeux se reconnaîtront, où nos bouches souriront…

MB : Et on se sautera au cou à en tomber par terre! Et on s'enlacera comme des fous! Et tu mettras ta main sur mon cœur pour sentir comme il bat vite et n'importe comment! Et on rigolera et on ne saura pas quoi dire et on aura les larmes aux yeux et tout ! Et puis on finira bien par s'embrasser.

AO : Je ne sais pas si j'aurai des mains, ni même une voix...

MB : Mais si, mais si, on aura tout ça...

AO : Je crois que je sentirai que mes affaires sont bien trop grandes pour un aussi petit bonhomme...

MB : Non, tu seras sûrement comme t’es : un géant un peu inquiet, un peu maladroit. Sur ce quai de gare là, on sera bien vivants, Anatole!

AO : Hé bien je serrerai quand même ma ceinture au dernier cran, et j'ajouterai même des bretelles!